La maladie diverticulaire affecte une grande partie de la population française dès 50 ans, et plus particulièrement après 70 ans (près de 50 % de cette tranche d'âge). Mais dans les pays occidentaux, on constate une augmentation de cette pathologie, avec un âge de survenue de plus en plus jeune. Elle atteint surtout le sigmoïde puis le côlon gauche mais peut s’étendre plus ou moins sur le reste du côlon.
C’est quoi un diverticule ?
Le diverticule ressemble à un petit sac (comme sur la photo ci-contre) qui est en fait une hernie de la muqueuse et sous-muqueuse à travers la couche musculaire de l’intestin.
Comment se manifeste cette maladie ?
La maladie diverticulaire se manifeste le plus souvent par un grand silence. En effet, les formes asymptomatiques avoisinent les 70 à 80 % des cas. On parle alors de diverticulose. Cette dernière est très fréquemment dépistée lors d’une coloscopie réalisée dans un autre but, comme le dépistage de polypes.
À l’inverse de ces nombreuses formes silencieuses, il existe des formes plus évoluées : diverticulite non compliquée, diverticulite compliquée d’abcès, de fistule, de péritonite et enfin hémorragie de sang rouge.
Entre ces deux types de manifestations, des experts européens ont décrit une forme intermédiaire nommée SUDD (Symptomatic uncomplicated diverticular disease ou maladie diverticulaire non compliquée). Cette forme associant douleur abdominale, ballonnements, et changement de transit intestinal est souvent prise pour un intestin irritable avec lequel elle s’associe volontiers !
Quand suspecter une diverticulite, aussi nommée « appendicite à gauche » ?
Devant une association de douleur du bas du ventre et surtout de la fosse iliaque gauche (en bas à gauche), une fièvre et des troubles du transit : il faut penser à une diverticulite ! C’est le scanner en urgence qui fait le diagnostic et pas la coloscopie, dangereuse en crise diverticulaire. Il existe d’autres pathologies qui peuvent lui ressembler (salpingite, pyélonéphrite, colite inflammatoire, cancer colique…) mais c’est l’ensemble du contexte qui oriente le médecin vers le bon diagnostic (signes accompagnants, médicaments…)
Certaines situations favorisent le risque de complications diverticulaires : médicaments (surtout cortisone et anti-inflammatoires dont l’aspirine), maladie chronique sévère. La prise d’anti-inflammatoires ou d’aspirine dans un contexte de diverticulose connue nécessite une réflexion sur la balance bénéfices/risques.
Quelle en est la cause ?
Comme beaucoup de pathologies, elle paraît favorisée par plusieurs facteurs : la génétique, les facteurs environnementaux (alimentation occidentale, sédentarité…), la faiblesse de la paroi musculaire, l’état immunitaire… et bien sûr le microbiote (1).
Le microbiote, un acteur clé dans le risque de complications diverticulaires !
Les premières études (encore trop peu nombreuses pour cette pathologie) suggèrent que lorsque la maladie diverticulaire se manifeste, elle est associée à une moindre représentation d’espèces microbiennes protectrices anti-inflammatoires au détriment d’autres espèces comme les entérobactéries ou certains clostridium. Le rôle du microbiote est plus discuté dans l’origine même des diverticules (2).
Les facteurs protecteurs sont les fibres, l’activité physique, le régime végétarien, la vitamine D (3).
L’alimentation qui protège des diverticules protège aussi des autres maladies de civilisation (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires....)(4).
Les facteurs néfastes : le régime occidental, la viande, l’excès de sucres, l’obésité, la constipation, le diabète, l’hypertension, la carence en vitamine D, les médicaments (anti-inflammatoires, cortisone)... qui augmentent le risque de complications.
Le régime occidental augmente le risque de diverticulite ! C’est ce que montre une étude réalisée chez 46 000 hommes (4). La viande rouge est largement montrée du doigt dans une autre étude (2). Elle favorise un microbiote riche en bactéries dégradant les protéines de la viande au détriment des protectrices dégradant les fibres.
Peut-on échapper à cette pathologie ?
La seule solution actuelle est de travailler sur les facteurs de l’environnement : alimentation, activité physique, et meilleure gestion du stress chronique qui, lui aussi, est un facteur de déséquilibre du microbiote.
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