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Jambes lourdes ? Varices ? Le compléments alimentaires utiles.

Certains traitements naturels peuvent vous aider si vous souffrez d’insuffisance veineuse chronique. Ils peuvent améliorer différents facteurs à l’origine de l’insuffisance veineuse : perte de tonicité des vaisseaux, hyperperméabilité capillaire, diminution de l’efficacité des valvules qui empêchent le sang de redescendre dans les jambes ou encore un manque de contraction des muscles.

Vous trouverez ici les plantes et les extraits

Compléments alimentaires contre les jambes lourdes et varices

végétaux traditionnellement utilisés contre la maladie veineuse chronique et a regardé ce que disent les études scientifiques à leur sujet. Voici quels compléments prendre pour quel symptôme et à quelle dose.


À chaque plante, son action

Les plantes veinotoniques stimulent les fibres musculaires et augmentent le tonus de la paroi veineuse. Elles s'opposent à la dilatation de la veine. Les plantes veinoprotectrices ont des propriétés antioxydantes grâce aux flavonoïdes qu'elles renferment. Les flavonoïdes s'opposent à la formation de radicaux libres qui abîment la paroi interne des veines. Ces plantes protègent les veines et les valvules. Comme leur nom l'indique, les plantes fluidifiantes rendent le sang plus fluide, ce qui évite sa stagnation.


L’extrait de marron d’Inde (Aesculus hippocastanum)

Pendant des siècles, les graines de marronnier, les feuilles, les fleurs, l’écorce ont été utilisées pour soigner les troubles de la circulation veineuse. Aujourd’hui l’extrait de graines de marronnier est principalement utilisé pour soigner l’insuffisance veineuse chronique (1).

Une revue réalisée en 2012 de 17 essais contrôlés randomisés montre que la prise d’extrait de marrons d’Inde pendant 2 à 16 semaines permet de diminuer certains symptômes de l’insuffisance veineuse chronique tels que la douleur dans les jambes, les œdèmes et le prurit par rapport à la prise d’un placebo (2). Le marron d’Inde permet également selon les résultats de cette revue de diminuer la circonférence de la jambe.

L’escine est le principal ingrédient actif de l’extrait de marron d’Inde. L’escine aurait un effet veinotonique et permettrait donc de préserver la perméabilité et la tonicité de la paroi veineuse, ce qui préviendrait l'œdème et faciliterait le retour du sang vers le cœur (3). Son efficacité serait identique à celle du port de bas de contention. Le marron d’Inde contient également d’autres composés, comme des flavonoïdes (quercétine), qui fonctionnent tous en synergie pour donner les propriétés de l’extrait de marron d’Inde.

La posologie la plus courante est de 300 mg d’extrait de marron d’Inde 2 fois par jour, soit autour de 100 mg d’escine. En effet, la forme la plus couramment utilisée est l’extrait de marron d’Inde normalisé pour contenir 16 à 20% d’escine. Il existe également des crèmes à base de marron d’Inde. La plupart des études portent sur l’utilisation de l’extrait de marron d’Inde sous forme de gélules mais il semblerait que l’utilisation d’une pommade puisse également aider.


La fraction flavonoïque purifiée micronisée

Composée à 90% de diosmine micronisée et de 10% d’hespéridine (deux flavonoïdes), la fraction flavonoïque purifiée micronisée améliore le tonus veineux, le drainage lymphatique et l’hyperperméabilité capillaire. Elle permet de diminuer l’œdème, les douleurs aux jambes et les crampes (4). C’est ce qu’a montré l’étude RELIEF (Reflux assessment and quality of life improvement with micronized flavonoids in chronic venous insufficiency) menée sur 5052 personnes dans 23 pays pendant 2 ans. Durant cette étude, les participants ont reçu 2 fois par jour 450 mg de diosmine et 50 mg d’hespéridine pendant 6 mois. La diosmine est micronisée c’est-à-dire transformée en poudre très fine afin de faciliter son absorption.

Par rapport à un placebo, la prise de diosmine et d’hespéridine (500 mg 2 fois par jour pendant 2 mois) diminue significativement le diamètre du mollet et de la cheville et améliore de nombreux symptômes de l’insuffisance veineuse chronique (5). Les 2 flavonoïdes associés à un traitement local et à une contention augmentent significativement la guérison d’ulcères veineux dans des études menées sur des périodes de 2 à 6 mois.

Les études cliniques montrent que l’utilisation de la diosmine micronisée et l’hespéridine est bien tolérée par les patients. La dose recommandée est de 450 mg de diosmine + 50 mg d’hespéridine 2 fois par jour.


Les oxérutines (flavonoïdes)

Les oxérutines (lire encadré) et notamment la troxérutine sont utilisées dans le traitement de l’insuffisance veineuse. De nombreuses études ont déjà montré que les oxérutines pouvaient améliorer certains symptômes de l’insuffisance veineuse : douleurs, gonflement et fatigue. Les oxérutines permettent de réduire la perméabilité vasculaire et ainsi d’améliorer la micro-circulation et réduire l’œdème. Elles améliorent également la stase veineuse.


Les oxérutines qu'est-ce que c'est ? Les oxérutines qui n’existent pas dans la nature sont obtenues à partir de la rutine, un bioflavonoïde présent dans de nombreux produits végétaux comme les pommes, les agrumes et les canneberges. Elles correspondent à un mélange standardisé de flavonoïdes semi-synthétiques obtenus à partir de la rutine avec 5% de monohydroxyéthylrutosides, 34% de dihydroxyéthylrutosides, 46% de trihydroxyéthylrutosides et 5% de tetrahydroxyéthylrutosides. Le trihydroxyéthylrutoside, également connu sous le nom de troxérutine est le plus étudié pour ses propriétés vasoactives.

Une revue récente regroupant 1052 participants ayant reçu une dose orale d’oxérutines allant de 0,6g à 4 g pendant 4 à 12 semaines, rapporte que la troxérutine associée à la contention permet d’améliorer la guérison des ulcères (6). Les oxérutines permettent également de diminuer la douleur dans le bas des jambes par rapport à un placebo et auraient également un effet bénéfique sur les crampes et la sensation de jambes lourdes. Quelques effets secondaires ont été cependant observés : douleurs abdominales, diarrhée, nausées.

Les oxérutines sont généralement prises à des doses allant de 900 mg à 1 200 mg par jour. La troxérutine peut être prise seule à la même dose. L’action bénéfique de la troxérutine sur les symptômes de l’insuffisance veineuse est renforcée lorsqu’elle est associée à un extrait d’écorce de pin de landes (7).


L’extrait d’écorce de pin des Landes ou pycnogénol

Le terme « pycnogénol » désignait à l’origine les oligoproanthocyanidines (OPC), des flavonoïdes présents dans plusieurs végétaux dont le raisin par exemple (lire encadré). Cela désigne aujourd’hui une marque déposée (Pycnogénol®)qui correspond à un extrait breveté d’écorce du pin maritime. Il est standardisé à 70 % de proanthocyanidines ou oligoproanthocyanidines (OPC). L’extrait d’écorce de pin des Landes a des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires démontrées dans de nombreuses études en laboratoires, sur des modèles animaux et dans des études cliniques. L’extrait d’écorce de pin des landes est utilisé pour ses propriétés anti-œdémateuses dans l’insuffisance veineuse chronique.



Les oligoproanthocyanidines (OPC)

Les OPC sont des flavonoïdes dont l’activité antioxydante est très supérieure à celle de la vitamine C ou la vitamine E. les OPC agissent en partie en empêchant les radicaux libres d’agir et donc en diminuant les phénomènes d’oxydation dans l’organisme.  Les OPC ont une affinité pour le collagène, une protéine qui fait partie du tissu conjonctif de la paroi interne des vaisseaux sanguins. En se liant au collagène, les OPC préservent l’intégrité de la structure des tissus conjonctifs. Outre, leur activité antioxydante, les OPC sont également capables d’inhiber la synthèse de substances responsables de réactions inflammatoires.

Une revue parue en 2014 qui analyse les résultats des études cliniques réalisées pendant la décennie précédente (concernant plus de 1000 personnes) montre que l’extrait d’écorce de pin des Landes est efficace pour soulager certains symptômes de l’insuffisance veineuse (8). C’est notamment en s’opposant aux effets délétères des radicaux libres que le Pycnogénol serait capable de réduire l’œdème et la sensation de jambes lourdes. Les études montrent en effet que l’extrait de pin des landes exerce une action protectrice sur la paroi interne des vaisseaux sanguins, diminue la fragilité capillaire, ce qui permet de réduire la perméabilité vasculaire et au final réduit l’œdème. Par exemple, à une dose de 100 mg, 3 fois par jour pendant 2 mois dans une étude contre placebo, le Pycnogénol a permis de diminuer de 54% la sensation de lourdeur, de 64% le gonflement des jambes et de 64% la douleur contre des diminutions de 3, 7 et 18% respectivement dans le groupe ayant pris le placebo (9). L’extrait d’écorce de pin des landes est également capable de réduire le nombre de crampes. C’est ce que montre une étude menée sur des personnes souffrant d’insuffisance veineuse mais aussi sur des personnes en bonne santé(10).

Les études ont évalué l’efficacité du Pycnogénol à des doses quotidiennes allant de 150 à 360 mg par jour ou à des doses de 50 à 100 mg 3 fois par jour sur des durées allant jusqu’à 2 mois. À un stade précoce de l’insuffisance veineuse, une dose de 50 mg/jour peut être recommandée. Lorsque la maladie est plus sévère, des doses plus importantes peuvent être prises.


L’extrait de pépins de raisin

L’extrait de pépins de raisin contient également des proanthocyanidines, les puissants antioxydants présents dans le pin maritime des Landes. Il permet de soulager les symptômes de l’insuffisance veineuse chronique notamment en améliorant la fragilité capillaire. Si vous souhaitez prendre de l’extrait de pépins de raisin en complément alimentaire pour améliorer les symptômes de votre insuffisance veineuse, la dose recommandée va de 150 à 300 mg par jour. Choisissez un complément alimentaire ayant une teneur en OPC élevée garantie.

Les OPC sont présents dans plusieurs aliments mais seuls les compléments alimentaires peuvent permettre d’atteindre des doses thérapeutiques pour traiter les symptômes de l’insuffisance veineuse.

Le petit houx (Ruscus aculeatus)


Également connu sous le nom de fragon épineux, le petit houx possède dans ses rhizomes des composés, la ruscogénine et la néoruscogénine, aux propriétés vasoconstrictrices. Ces composés sont capables de réduire la stase sanguine et peuvent renforcer la tonicité des vaisseaux sanguins. Dans une étude menée sur 148 femmes pendant 12 semaines, celles qui ont pris un complément à base de fragon épineux ont vu une amélioration de leurs symptômes par rapport au groupe placebo : diminution du volume des jambes, du diamètre des jambes et des chevilles, diminution de la sensation de jambes lourdes et fatiguées (11). C’est en stimulant les muscles lisses des parois des vaisseaux sanguins que les saponines provoquent une vasoconstriction.

Habituellement, la dose quotidienne de fragon recommandée est comprise entre 7 et 11 mg de ruscogénines ce qui correspond à 350 mg de poudre de rhizome séché. Dans une méta-analyse regroupant 20 études des chercheurs ont montré qu’associé à la vitamine C et à l’hespéridine, le fragon épineux permettait d’améliorer l’insuffisance veineuse chez les patients et particulièrement la douleur, les crampes, la sensation de lourdeur, la circonférence des jambes et chevilles et la gravité des œdèmes (12, 13). Ce type de compléments alimentaires peut être pris sous forme de gélules ou d’ampoules buvables contenant 150 mg de fragon épineux, 150 mg d’hespéridine et 100 mg de vitamine C. La posologie habituelle est de 2 à 3 gélules (ou ampoules par jour).


Le mélilot

Plante courante en Europe, le mélilot est traditionnellement utilisé pour traiter les symptômes des troubles circulatoires veineux. C’est notamment grâce aux coumarines mais aussi aux flavonoïdes qu’il contient que le mélilot améliore la tonicité veineuse, possède une action anti-oedémateuse et anti-inflammatoire, diminue la perméabilité capillaire et facilite la circulation sanguine. Son usage pour soulager les jambes lourdes est recommandé par la commission E (commission allemande de phytothérapie) et l’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy).

Pour traiter les symptômes de l’insuffisance veineuse, l’extrait de mélilot peut être pris à une dose de 30 mg deux fois par jour. Il faut vérifier la teneur en coumarines car il est recommandé de ne pas dépasser des apports de 5 mg de coumarines par jour dans les préparations à base de mélilot (selon l'Agence européenne du médicament). Le mélilot existe sous forme de gélules mais peut aussi être pris sous forme d’infusion (1 à 2 cuillères de fleurs séchées à faire infuser dans l’eau bouillante, 3 à 4 tasses par jour).

Dans les compléments alimentaires, le mélilot est souvent associé à des bioflavonoïdes (rutine) ou à d’autres plantes veinotoniques. D’ailleurs peu d’études ont évalué l’efficacité du mélilot seul et celles qui l’ont fait sont à faible niveaux de preuves notamment car elles manquent d’une mesure objective de son efficacité.


Nous l'avons vu, les plantes peuvent aider à soulager les symptômes de l’insuffisance veineuse. Mais ce n‘est pas parce que ces compléments alimentaires ont une origine naturelle qu’ils sont anodins. Respectez bien les doses indiquées et adressez-vous à votre nutritionniste/phytothérapeute comme au centre Alliance avant de démarrer tout traitement à base de plantes surtout si vous suivez un traitement médicamenteux et ce, afin de vérifier qu’il n’existe pas de risque d’interaction.



Références (1)  Suter A, Bommer S, Rechner J. Treatment of patients with venous insufficiency with fresh plant horse chestnut seed extract: a review of 5 clinical studies. Adv Ther. 2006 Jan-Feb;23(1):179-90. (2)  Pittler MH, Ernst E. Horse chestnut seed extract for chronic venous insufficiency. Cochrane Database Syst Rev. 2012 Nov 14;11:CD003230. doi: 10.1002/14651858.CD003230.pub4. (3)  Sirtori CR. Aescin: pharmacology, pharmacokinetics and therapeutic profile. Pharmacol Res. 2001 Sep;44(3):183-93. (4)  Jantet G. Chronic venous insufficiency: worldwide results of the RELIEF study. Reflux assEssment and quaLity of lIfe improvEment with micronized Flavonoids. Angiology. 2002 May-Jun;53(3):245-56. (5)  Lyseng-Williamson KA, Perry CM. Micronised purified flavonoid fraction: a review of its use in chronic venous insufficiency, venous ulcers and haemorrhoids. Drugs. 2003;63(1):71-100. (6)  Aziz Z, Tang WL, Chong NJ, Tho LY. A systematic review of the efficacy and tolerability of hydroxyethylrutosides for improvement of the signs and symptoms of chronic venous insufficiency. J Clin Pharm Ther. 2015 Apr;40(2):177-85. doi: 10.1111/jcpt.12247. Epub 2015 Jan 29. (7) Riccioni C, Sarcinella R, Izzo A, Palermo G, Liguori M. Effectiveness of Troxerutin in association with Pycnogenol in the pharmacological treatment of venous insufficiency. Minerva Cardioangiol. 2004 Feb;52(1):43-8. (8) Gulati, P. REVIEW. Pycnogenol  in Chronic Venous Insufficiency and Related Venous Disorders. Phytother. Res. 28: 348–362 (2014). (9) Paolo Arcangeli. Pycnogenol® in chronic venous insufficiency. Fitoterapia, Volume 71, Issue 3, 1 June 2000, Pages 236–244. (10) Vinciguerra G, Belcaro G, Cesarone MR, et al. 2006. Cramps and muscular pain: prevention with pycnogenol in normal subjects, venous patients, athletes, claudicants and in diabetic microangiopathy. Angiology 57(3): 331–339 (11) Vanscheidt W, Jost V, Wolna P, Lücker PW, Müller A, Theurer C, Patz B, Grützner KI. Efficacy and safety of a Butcher's broom preparation (Ruscus aculeatus L. extract) compared to placebo in patients suffering from chronic venous insufficiency. Arzneimittelforschung. 2002;52(4):243-50. (12) Boyle P, Diehm C, Robertson C. Meta-analysis of clinical trials of Cyclo 3 Fort in the treatment of chronic venous insufficiency. Int Angiol. 2003 Sep;22(3):250-62. (13) Allaert FA. Association of Ruscus Aculeatus Extract, Hesperidin Methylchalcone and Ascorbic Acid: a Comprehensive Review from the Pathophysiology of Chronic Venous Disease to their Pharmacological and Clinical Effects. Int Angiol. 2016 Mar 1.

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