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Pourquoi intégrer les fibres dans son alimentation ?

Dernière mise à jour : 11 juil.


Aujourd’hui nous allons parler de l’intérêt des fibres. Qu’est-ce-que sont les fibres, où les trouvons nous, alimentation, suppléments, leurs intérêts, nous allons passer tout ça en revue.


En fait, l’idée de cet article m’est venu d’une question qui m’a été posé par quelqu’un qui n’est jamais venu en consultation, donc je ne connais rien d’elle. Elle m’a demandé si elle devait prendre tel ou tel probiotique. Alors je pense que vous savez ce qu’est un probiotique, mais petit récap, en fait les probiotiques sont des micro-organismes qui vivent dans notre microbiote intestinal.


Et quand ces microorganismes vivent en symbiose, en équilibre, tout va bien, mais quand ça ne va pas, cela crée une dysbiose. Et personne n’a envie d’avoir une dysbiose, car c’est la porte ouverte à une multitude de symptômes (ballonnements, gaz, douleurs au ventre, reflux gastriques, constipation, diarrhée, système immunitaire affaiblit…). Bref, nous voulons un microbiote en symbiose car cela équivaut à une santé globale de l’organisme.


Alors je vois certains d’entre vous me disant, c’est quoi le lien avec les fibres ? Sujet d’aujourd’hui ! J’y viens et vous allez comprendre pourquoi. Dans le cas de cette personne me demandant quel probiotique utiliser, et bien je ne pouvais pas lui donner de réponses. Pourquoi ? Car en fait je ne sais pas ce dont elle a besoin.


Seul un test de ses selles peut me permettre de le savoir. Et si je vois que les lactobacilles, et bifidobactéries sont manquantes. Alors dans ce cas, je sais ce que je vais devoir lui donner comme souches probiotiques. Mais même dans ce cas de figure, seulement donner un probiotique ne suffira pas. Pourquoi ? Car il va falloir ajouter le substrat, la nourriture qui va permettre le développement de ces lactobacilles et bifidobactéries.


Et devinez, ce qui est le substrat essentiel pour ça, oui les fibres. On y vient. Et d’où viennent les fibres, de votre alimentation, ce que vous ingérez. Et plus vous diversifiez votre alimentation, plus vous avez une alimentation colorée, et bien là vous avez une diversité alimentaire. Il y a différentes couleurs, ce qui implique différents substrats pour votre microbiote. Vous devez penser quand vous préparez votre repas : couleurs, diversité.


Bref, vous donnez différents substrats qui vont permettre le développement des bactéries essentielles au maintien et développement d’un microbiote en symbiose. Et un microbiote en symbiose, c’est avoir un système immunitaire performant. N’oubliez pas, l’intestin accomplit 70 % de la tâche du système immunitaire.


Par contre, en cas de dysbiose, vous risquez d’avoir davantage d’intolérances alimentaires, comme ne plus pouvoir digérer le pain, les pâtes, ou les légumineuses comme les lentilles, en ayant des symptômes comme les ballonnements, des gaz, constipation ou diarrhée. Pourquoi ? Car quand vous mangez du pain, des pommes de terre, des céréales, ces aliments contiennent en majorité des polysaccharides (réserve énergétique et structurelle), donc important.


Et les polysaccharides ne peuvent pas être décomposés par nos enzymes digestives, non, les polysaccharides sont dégradés principalement par les bactéries de votre microbiote. Donc quand les personnes au cabinet, m’indiquent qu’elles digéraient très bien un groupe d’aliment comme les céréales et légumineuses avant, et que d’un coup, elles n’y arrivent plus, en dehors d’avoir une allergie à certains aliments, ça c’est différent, et bien le plus souvent il y a une dysbiose qui s’est installé.


Comment ? Pourquoi ? C’est peut-être suite à la prise d’antibiotique, ou suite à la consommation fréquente d’anti-inflammatoires, ou certains médicaments, ou avoir été sous stress sur une longue période, une hygiène de vie non adapté. Dans tous les cas, il va falloir retrouver une symbiose, et permettre à la personne de manger à nouveaux ses céréales et légumineuses. Donc certaines personnes qui restent en diète restrictive comme Paléo, Cétogène, ou FODMAP sur le long terme, elles peuvent par la suite avoir une faible adaptation à certains groupes d’aliments qu’ils ont évincé pendant un certain temps.


Leur microbiote ne contient pas en quantité suffisante des bactéries pour digérer certains aliments, comme ceux riches en polysaccharides. Un microbiote, ça s’entretien, comment ? Dans le cas des polysaccharides, en céréales et légumineuses. Ces diètes restrictives, je les utilisent au cabinet, mais sur une période déterminée, et je n’oublie pas de donner des fibres pour nourrir les lactobacilles et bifidobactéries, car ce que je ne veux pas, c’est un effondrement de ces bonnes bactéries pendant la diète.


Pourquoi bonnes bactéries, car en se développant, ces bactéries produisent de l’acide lactique. Quelle incidence ? Elles créent un milieu acide dans l’intestin, cela permet de contrecarrer la croissance et la multiplication de bactéries opportunistes ou pathogènes qui n’apprécient pas les milieux acides. Cela réduit alors les risques d’infection et d’inflammation. Le maintien d’un pH adéquat dans l’intestin est aussi important pour la motilité intestinale (le péristaltisme), de même que l’absorption de plusieurs minéraux essentiels pour l’ensemble de l’organisme.


Lorsque ces fonctions sont en équilibre, on note une réduction notable des problèmes de ballonnement, de douleur, de diarrhée et de constipation, ainsi que de la série de symptômes que certains appellent le « syndrome de la perméabilité intestinale »... L’harmonie intestinale contribue en outre, indirectement, à préserver l’intégrité des os et à réduire le développement des troubles auto-immuns.


Les tests des selles nous donnent une guidance afin de voir des excès et des manques, ce qui peut aussi avoir une incidence (trop élevé ou trop bas). Exemple avec la souche Akkermanssia, les expériences menées en laboratoire ont montré qu'Akkermanssia peut avoir un impact très favorable dans les problèmes d’obésité, de cholestérol, diabète, phénomènes inflammatoires chroniques. Mais attention, trop d’Akkermanssia peut aussi augmenter le risque de maladies neurodégénérative comme Alzeimer. Vous voyez ce n’est pas si simple, et nous ne sommes qu’au début des recherches, oui je sais qu’il y a des études, mais c’est encore une inconnue.


Donc dans tous les cas, si une personne me demande quel probiotique prendre, si je veux bien la conseiller, je dois avoir ses résultats, sinon c’est joué à la roulette russe, et en plus, il faut quand même pouvoir évaluer si ce que l’on fait fonctionne ou pas.


Prendre des probiotiques sans savoir ce que nous avons à la base, et génétiquement nous sommes tous différents, cela peut être contre-productif, car le dosage en probiotiques va aussi dépendre des résultats.


Et ce n’est pas parce que vous avez une pathologie spécifique que vous allez avoir les mêmes probiotiques, non. Dans les tests, nous avons aussi l’analyse de marqueurs biochimiques de l’inflammation, et de la perméabilité intestinale. Cela nous donne non pas la solution, mais des opportunités de mieux comprendre ce qui se passe et de mettre en place des stratégies (alimentation, hygiène de vie, suppléments…).


Et une chose importante, après avoir réalisé une diète restrictive sur un temps distinct, après avoir réglé la problématique de départ, dysbiose, candidose, SIBO, SIFO… Il est important d’intégrer à nouveau les hydrates de carbones après.


Pourquoi ? Car les bactéries qui produisent la fermentation des glucides dans le côlon, permettent de développer ce que nous appelons les acides gras à chaîne courte (AGCC) : l'acétate, le propionate, et le butyrate, qui ont des rôles essentiels. Ils sont une source d’énergie aux cellules présentes dans le côlon, contribuent à l’entretien de la couche protectrice de mucus de l’intestin, donc lutte contre la porosité intestinale, ont un impact direct sur le système immunitaire, et ont un effet anti-inflammatoire (notamment le butyrate). Les acides gras à chaîne courtes ont donc un rôle essentiel pour le bon fonctionnement de l’organisme dans sa globalité. Il faut trouver le moyen de développer les bonnes bactéries afin qu’elles produisent à leur tour ces acides gras à chaines courtes.


Donc lors d’un régime alimentaire restrictif (Paléo, cétogène), où nous éliminons les hydrates de carbones, il y a un risque d’une diminution de la production de butyrate, et de ses effets bénéfiques.


Donc selon la personne, pour des raisons personnelles, en fonction de son état de santé, si je lui demande de faire un régime Paléo, FODMAP, comme lors d’un SIBO ou une candidose par exemple, je vais introduire des fibres pour maintenir le développement des bactéries que nous pourrions appelés « amis ».


Pour vous donner des exemples concernant les fibres : gomme de guar hydrolysée, fibres d’acacia, arabinogalactan, xylooligosacharides. Selon les résultats du test, je peux apporter des enzymes, du butyrate, des sporesbiotiques, des polyphénols, et concernant les probiotiques, je vais choisir les souches en fonction des besoins de la personne.


Et là, très important, dans un second temps, comme une autre étape, je vais inciter la personne à réintroduire d’autres types de fibres, comme la pectine, l’inuline, et en fonction de ce que va m’indiquer la personne, son seuil de tolérance, je vais très progressivement réintroduire des aliments essentiels comme les légumineuses, certaines céréales, certains fruits qui contribuent au développement des bonnes bactéries de la flore intestinale, riche en fibres que nous nommons « prébiotiques ».






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